Communiqué de Presse - PCF13
Marseille, le 3 janvier 2025

Communiqué de Presse

Visite de Gérald Darmanin à Marseille

Pas de justice sans moyens !

L’ancien ministre de l’intérieur désormais ministre de la Justice, est venu hier à Marseille, communiquer à peu de frais. Celui qui considérait en mai 2021, que "le problème de la police, c'est la faiblesse des moyens de la justice" ne connait pas les crédits alloués à son ministère dans le prochain budget, en se bornant à faire des annonces inapplicables et anticonstitutionnelles au mépris de la séparation des pouvoirs.

Dans un symbole désormais éculé, qui tend à stigmatiser la ville de Marseille en la résumant à une plaque tournante du trafic de drogue, Gérald Darmanin a réaffirmé son intention de mettre à l’isolement systématique les 100 plus gros narcotrafiquants que compte le pays. Si l’intention de s’en prendre aux têtes de réseau plutôt qu’au petit maillon de la chaine est louable, cette disposition nie et méprise l’indépendance des magistrats, à même de prononcer cette sanction tout comme la connaissance fine des chefs d’établissement pénitentiaires. Les critères ne sont pas connus, au risque d’être frappés d’inconstitutionnalité en ne tenant pas compte du comportement de ces personnes détenues, principal facteur d’un durcissement des conditions d’incarcération. Par ailleurs, les cellules d’isolement sont pleines. Par conséquent, ces annonces "chocs" ne seront pas appliquées. Le respect de la République exige d’abord le respect de l’état de droit.

Dans une confusion des rôles et à défaut de proposer au Parlement de voter une loi d’ampleur sur le sujet, le ministre s’est cantonné à annoncer une circulaire à destination des procureurs "pour que les atteintes, les menaces, les corruptions envers les agents dépositaires de l'autorité publique [les personnes mises en cause] soient particulièrement poursuivies, avec la plus grande fermeté". Ce faisant, il jette l’opprobre sur les agents publics, souvent menacés, recrutés sans concours, et dont le niveau de rémunération est sans commune mesure avec leur utilité sociale. Les douaniers et les dockers pour lesquels nous devons reconnaissance pour leurs travaux s’inscrivent dans le respect de la loi. Une profession ne peut être jetée à la vindicte populaire, tenue pour responsable d’un fléau systémique. Ces mots inversent la responsabilité et appellent notre vigilance.

Conformément à l’appel de Marseille, nous demeurons résolus dans la lutte contre tous les trafics. Il importe désormais de créer un nouveau parquet antistupéfiant sur le modèle du parquet national financier (PNF) qui a fait ses preuves en matière financière. Des capacités d’enquêtes, une justice plus rapide, des moyens supplémentaires : l’état de droit, rien que l’état de droit, mais tout l’état de droit.

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