Une rentrée incertaine
Il a fallu attendre le 22 août pour que le ministre de l’Éducation nationale donne des indications sur l’organisation de la rentrée. Comme à l’accoutumée, il a préféré s’adresser à la presse plutôt qu’à la hiérarchie et aux syndicats d’enseignants. Les municipalités peuvent toujours s’organiser en amont mais c’est sûr qu’il serait beaucoup plus simple de décider ensemble. Une fois de plus, le gouvernement décide seul, impose ses directives et somme les différents acteurs d’agir dans l’urgence en reportant sur eux la responsabilité de contenir l’épidémie. Non, des lits supplémentaires n’ont pas été ouverts dans les hôpitaux. Non, des enseignants remplaçants n’ont pas été recrutés pour faire face aux absences liées à la pandémie.
Dans ces conditions, cette rentrée sera une fois de plus terriblement anxiogène pour les travailleurs de l’éducation, pour les élèves et leurs parents. Même pour une municipalité qui s’appuierait sur une équipe de fonctionnaires stable et expérimentée, ce serait un casse-tête. Alors, à Gardanne… Le service jeunesse a été proprement décapité. On ne peut pas parler de réorganisation, lorsqu’on se sépare de l’ensemble des cadres (huit) pour ne les remplacer que par un seul. Comment les missions jusqu’ici remplies pas ce secteur pourront l’être encore dans ces conditions ? Qui pilotera cette rentrée à haut risque ? Le plan de formation des animateurs va-t-il enfin être mis en place ? Des orientations pédagogiques vont-elles se dessiner ?
La majorité municipale dit faire de l’éducation une priorité. Or, si elle semble bien mobilisée dans l’amélioration de la qualité du bâti, nous ne voyons absolument pas ce qu’elle compte mettre à l’intérieur de cette coquille pour l’instant vide et pas encore en cours de consolidation. Nous sommes également très fortement préoccupés par les conséquences de l’obligation vaccinale faite aux professions en contact avec le public. Les agents ont été appelés à se mettre en relation avec la DRH pour renseigner leur cursus vaccinal. C’est peu déontologique, c’est simplement la preuve que la médecine du travail est en déshérence totale. N’était-ce pas l’occasion rêvée de la renforcer ? Sait-on réellement quels seront les effectifs au 15 septembre ? ATSEM, animateur.trice.s, agent.e.s de restauration, sont des métiers qui ne s’apprennent pas en quelques semaines et ne peuvent être confiés à n’importe qui. La ville a-t-elle un plan pour cette rentrée ?