Reprise des combats à la rentrée
Après un an de mandat, la nouvelle équipe municipale de Gardanne imprime sa marque. Un nouveau logo, des dépenses cosmétiques, la préférence affichée pour des artistes à grand succès plutôt que pour le soutien aux intermittents en difficulté nous laisse entrevoir la possibilité d’une évolution de la devise « Gardanne, terre d’Energies » vers une forme plus proche de « terre de traditions ». Plus grave que ces changements de décor, M. Hervé Granier met bel et bien en place une politique libérale de sape des services publics. Il a complètement désorganisé le secteur éducation sans laisser entrevoir quelle réorganisation il envisageait. Son rapport d’étonnement, n’a fait qu’égrainer le chapelet des clichés de la droite concernant les fonctionnaires (trop nombreux, trop souvent en arrêt maladie, payés pendant les jours de grève) et agiter l’épouvantail de la dette. A cela viennent s’ajouter des méthodes de management faisant appel aux questionnaires anonymes de satisfaction, directement inspiré des méthodes d’Uber, Amazon et consorts.
Sur le front de l’industrie, les récents événements viennent prouver que la signature du « pacte pour la transition écologique et industrielle du territoire de Gardanne-Meyreuil » était une erreur. A Alteo, avec l’abandon de l’activité amont, l’usine semble être amenée à s’arrêter morceau par morceau. A la centrale, l’absence de projet porté par Gazel amène les salarié.e.s à entrer dans une nouvelle phase de lutte puisque les premières lettres de licenciement ont d’ores et déjà été reçues, alors que la veille, le sous-préfet et le représentant du ministre de l’intérieur avaient annoncé la possibilité de suspendre le PSE. Le projet présenté par l’Association des Travailleurs de la Centrale de Gardanne apparaît comme étant le seul susceptible de développer une activité sur le site.
A Simiane, la municipalité met en œuvre une politique sécuritaire agressive et choisit d’implanter des constructions qui menacent les jardins partagés. A Mimet, Georges Cristiani a désormais mis son étiquette politique en cohérence avec ses idées et ses actions, en s’affichant sur la liste de Muselier lors des régionales. A Bouc-Bel-Air et Meyreuil, les politiques de droite s’ancrent. Les luttes locales à mener sont donc présentes partout.
A l’échelle nationale, le pass sanitaire vient redoubler la défaillance de l’État dans la mise en place d’une logistique qui aurait dû permettre à l’ensemble des volontaires d’être vacciné.e.s. Or, on le sait, les inégalités sociales et territoriales dans l’accès à la vaccination sont importantes. Profitant d’un état d’urgence permanent, le gouvernement muselle l’assemblée nationale et le Sénat, décrédibilise toute forme de contestation. Le président Macron l’a annoncé : la casse sociale reprendra dès que la situation sanitaire s’améliorera. La réforme des retraites et celles de l’assurance chômage, temporairement en dormance, vont pouvoir renaître et accabler les plus précaires sans pour autant résoudre le problème de fond qui est l’absence de plein emploi (les milliards d’aides aux entreprises ont gonflé les dividendes aux actionnaires mais n’ont pas créé les emplois escomptés), et en pénalisant toujours plus les jeunes. Sur le plan écologique, le gouvernement se borne à des mesures punitives qui mettent en avant les responsabilités individuelles tout en laissant se déliter le système des transports en commun de moins en moins publics.
La population à qui on impose une obéissance absolue depuis dix-huit mois trouvera-t-elle les ressources pour s’exprimer lors des présidentielles et des législatives de 2022 ? Les combats que nous menons doivent aussi pouvoir ramener les électeurs, et notamment les plus jeunes, aux urnes.