Promouvoir le droit à l’autonomie tout au long de la vie
Promouvoir le droit à l’autonomie tout au long de la vie
Le rapport de Dominique Libault sur le grand âge et l’autonomie a été rendu public hier. Sur de nombreux points, il converge avec les conclusions de la mission-flash que j’avais conduite sur les proches aidants et souligne des enjeux que nous avons pointés à plusieurs reprises.
Oui, il faut un grand plan de formation de professionnels de l’accompagnement et du soin, la reconnaissance y compris salariale de ces métiers, un meilleur taux d’encadrement en EHPAD, des établissements rénovés et repensés, une meilleure prise en charge des frais par la protection sociale, l’institution d’un véritable congé de proche aidant, des maisons dédiées au droit à l’autonomie dans les territoires comme maillons d’un véritable service public de l’autonomie… Tout cela est nécessaire. Tout cela doit se construire dans l’égalité et l’universalité des droits. Tout cela doit se faire sans porter atteinte au droit à la retraite dans une confusion organisée. Tout cela doit se faire sans recours à des recettes libérales et austéritaires.
Le financement de ce défi à relever est possible. Il doit s’inscrire dans le nécessaire déploiement de la sécurité sociale à travers sa branche maladie et non dans un saucissonnage suspect, car le droit à l’autonomie ne répond pas à un nouveau risque mais s’inscrit dans le droit à l’égalité et à la santé tout au long de la vie. Dans ce cadre, l’extinction des raisons qui ont conduit à mettre en place la CRDS doit nous permettre de mobiliser ces moyens, sous une forme nouvelle, en s’attachant à mettre à contribution les revenus du capital. “Travailler plus longtemps”, semble être la recette du gouvernement, parce que c’est son choix de société. Il s’agit d’un contresens. Dans une société qui avance, on doit avoir le droit de ne pas voir rognée sa retraite en bonne santé. C’est encore une façon de choisir le capital contre le travail. Et il faudra refuser l’instrumentalisation d’une cause – l’autonomie – contre une autre – la retraite.
Il existe dans notre pays des aspirations fortes dont le rapport peut se faire l’écho. Elles ne doivent pas rester lettre morte. Elles ne doivent pas être dévoyées mais s’inscrire dans une visée de progrès social. Elles appellent des mobilisations intensifiées pour des droits nouveaux.Pierre Dharréville
Votre député – 13ème circonscription des Bouches-du-Rhône