Pollution dans le Golfe de Fos
« Un point d’appui gagné pour agir face aux pollutions »
Le Préfet a annoncé une série de mesures contre la pollution dans le golfe de Fos.
Je veux l’entendre comme une forme de prise en compte par l’État, des signaux qui sont envoyés par les salariés, les habitants et les élus de notre territoire. Comme la reconnaissance que cette pollution n’est pas une fatalité et que l’on peut agir sur les causes.
Il faut agir sur les pollutions industrielles. Un travail précieux a été fait par l’Association pour la prise en charge des maladies éliminables (APCME), par les CHSCT de la zone, mettant en évidence de manière irréfutable les liens entre certains postes de travail et des maladies professionnelles. La suppression des CHSCT est, de ce point de vue, d’autant plus injustifiée. La commission d’enquête parlementaire sur la santé dans l’industrie dont je suis rapporteur a commencé son travail depuis quelques semaines. Nous procédons à des auditions, nous effectuons des visites sur les sites industriels et nous viendrons dans notre territoire. Elle permettra de faire des propositions concrètes pour promouvoir la santé des travailleurs qui sont les premières victimes des pollutions industrielles et par là-même, la santé de toutes et tous. Les salariés sont les meilleurs connaisseurs de l’outil industriel et de ses défauts : la constitution d’un groupe d’alerte santé au travail au niveau régional, ainsi que proposé peut s’avérer être un outil utile. En tout état de cause, c’est à ciel ouvert, en transparence, avec les citoyennes et citoyens que l’Etat doit agir.
Autre point central, celui des pollutions dues aux transports. Cela montre l’ardente nécessité de développer le transport public collectif pour notre territoire, notamment le transport ferroviaire, pour le transport de voyageurs comme pour le fret. C’est tout l’enjeu du débat engagé autour de l’avenir de la SNCF. Il convient de prendre en compte ces enjeux dans l’aménagement du Grand Port Maritime de Marseille.
La transition écologique ne doit pas rester une injonction. C’est d’ailleurs pourquoi il y a besoin que l’État, aide les particuliers, les collectivités et les bailleurs sociaux à utiliser des sources d’énergie durables, opérer de réhabilitations thermiques. Cela vient renforcer la nécessité de mener à leur terme les Nouveaux Programmes de Renouvellement Urbain.
Je continuerai à demander les enquêtes épidémiologiques et les mesures auxquelles nous avons droit, non seulement pour savoir, mais surtout pour agir.
Ici, nous avons des idées, des projets, des aspirations. Nous voulons vivre bien. Nous sommes fiers de nos villes et de notre territoire.
Je prends donc acte des premières annonces du Préfet et les habitants du territoire peuvent compter sur ma vigilance et mobilisation afin qu’elles inaugurent une action déterminée des pouvoirs publics et se traduisent en réponses concrètes efficaces et durables. C’est ce que demandent les habitants et les travailleurs et c’est ce qu’il faut faire pour assurer l’avenir.
Martigues, le 29 mars 2018