Communiqué de presse — PCF 13
Communiqué de presse

Le gouvernement Lecornu et le budget sont en sursis

Par le vote de la censure du Gouvernement Lecornu, les député.e.s du groupe communiste ont pris leurs responsabilités pour protéger les Françaises et les Français. Il convenait de mettre en échec un projet de budget néfaste pour les services publics, la Sécurité sociale et les collectivités territoriales. Il s’agissait de faire obstacle au budget de F. Bayrou, en pire. Les mesures nuisibles aux classes populaires et moyennes, au monde du travail et aux retraité.e.s sont légion :

  • Gel des prestations sociales ;
  • Gel des pensions de retraites ;
  • Taxe sur les complémentaires santé ;
  • Prélèvement sur les tickets restaurants ;
  • Hausse de la CSG ;
  • Baisse de la fiscalité sur les plus aisés et les grandes entreprises ;
  • Augmentation de l’impôt sur le revenu par le gel du barème ;
  • Ponction de 5 milliards d’euros au moins sur les collectivités ;
  • Et toutes les autres mesures régressives…

La stabilité institutionnelle ne peut se payer au prix d’une telle violence de classe.

Le Premier ministre a cependant feint de faire deux concessions au bloc de gauche : la suspension de la réforme des retraites et le non-recours à l’article 49.3 de la Constitution.

Nous prenons acte de cette première avancée. En revanche, nous attirons l’attention de toutes et tous sur le fait que cette mesure sera introduite par voie d’amendement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Il se pourrait qu’une coalition parlementaire s’oppose à cette mesure. Il se pourrait qu’en fin de parcours législatif, la Commission mixte paritaire (réunion de 7 députés et 7 sénateurs) dans laquelle les macronistes, la droite et l’extrême droite sont majoritaires revienne unilatéralement sur la suspension. Enfin, nous notons que pour que cette mesure soit appliquée il faut accepter toutes les attaques en règle de nos intérêts sociaux fondamentaux.

Cette demi-concession s’ajoute à l’engagement de ne pas utiliser l’article constitutionnel 49.3, comme depuis 2022. Il existe néanmoins une multitude d’autres dispositions qui permettent d’entraver l’aspiration majoritaire de l’Assemblée nationale et ainsi de passer en force (vote bloqué, passage du budget par ordonnance, impossibilité de proposer des dépenses nouvelles par rapport au projet de budget…). La Ve République est donc résolument antiparlementariste.

Le mantra du Premier ministre répété à l’envi dans son discours de politique générale risque de se heurter à la réalité des prochaines semaines. « Le Gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez » pourrait rapidement devenir « le Gouvernement imposera, vous vous tairez, vous censurerez ». Au-delà de l’affront d’une quatrième nomination d’un Premier ministre de droite en près d’un an, c’est bien le projet politique et la méthode choisie qui auraient dû conduire la gauche à s’unir pour mettre ce Gouvernement hors d’état de nuire.

Nous restons convaincu.e.s, malgré notre investissement dans la bataille budgétaire à venir, que seule une mobilisation populaire jusqu’à la censure permettra de construire une véritable alternative politique dépassant largement le simulacre de « rupture » prôné par le Premier ministre.

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