Gardanne – Une affaire d’Etat
Le président a annoncé il y a quatre ans la fin du charbon en France. Les salariés de la centrale, persuadés, comme nous le sommes, que nous devons produire chez nous l’énergie que nous consommons ont réfléchi, étudié, fait des propositions pour la reconversion du site. Organisés en Association des Travailleurs de la Centrale de Gardanne, ils ont fait expertiser le projet qu’ils portent. Partout, en haut lieu, ils remportent des louanges : jamais on n’a vu une association issue d’une organisation syndicale faire des propositions aussi pertinentes !
GazelEnergie leur propose donc quelques hectares pour développer leur projet, à condition que les organisations syndicales passent sous le contrôle d’une fondation dont le financement reposerait sur la tranche biomasse qui ne semble pas pouvoir actuellement en supporter le coût. De son côté, l’État, par la voix du sous-préfet et du cabinet du ministre de l’intérieur a manifesté son intérêt pour leur projet face aux représentants de l’ATCG qu’ils ont reçus. Or, au lendemain même d’une rencontre entre GazelEnergie et le préfet des Bouches-du-Rhône, des salariés reçoivent les premières lettres de licenciement. Ces différentes réunions n’ont-elles eu pour objectif que d’organiser une paix sociale provisoire pour que la venue du ministre Darmanin à Gardanne se passe dans le calme ?
Les conseillers municipaux du CCGB n’ont pas été informés de la venue du ministre de l’intérieur à Gardanne. Le mercredi, l’arrivée de nombreux cars de CRS sur la ville avait éveillé notre curiosité. Les renseignements que nous avons obtenus tant bien que mal ne nous ont pas permis de nous retrouver sur son parcours. C’est dommage. Nous l’aurions volontiers interrogé sur le sort de l’industrie dans notre pays mais également sur des questions qui touchent davantage à son ministère. Le CCGB se montrera toujours attentif aux discriminations. Nous sommes donc choqués par les nombreux propos phallocrates, homophobes et racistes qu’il a tenus. Nous aimerions savoir comment des personnes victimes de violence en raison de leur genre, de leur orientation sexuelle ou de leur origine ethnique pourraient se sentir en confiance et demander de l’aide à une police dirigée par lui ? Nous espérons que la justice pourra travailler sereinement sur les accusations dont il fait l’objet.