Gardanne – Le market place : une baguette magique ?
Le commerce évolue. A une certaine époque, dans les noyaux villageois ou dans les centres anciens, les commerces parvenaient à satisfaire la quasi-totalité des besoins. Avec l’avènement de la grande distribution et des grandes zones commerciales en périphérie des villes, les « petits commerces » de centres-villes ont énormément souffert.
Aujourd’hui à Gardanne, les commerces sont toujours présents mais de nombreuses offres ont disparu et on déplore un manque de diversité. Une menace pèse encore sur leur activité avec la perspective de la disparition des emplois industriels de la ville. Il est très difficile de redynamiser un centre-ville, une simple « baguette magique » ne suffit pas. C’est un travail sur le long terme mais surtout un travail collectif, impliquant chaque consommateur et chaque commerçant.
La majorité actuelle a sorti sa « baguette magique » : le market place.
L’idée peut être intéressante mais n’est pas suffisante (avec une offre commerciale plus grande que Gardanne-Biver dans la majorité des cas) : sur un site internet dédié, proposer les produits vendus par les commerçants de Gardanne. Cela permettrait aux commerçants jugés « non essentiels » de garder une activité pendant la crise sanitaire et d’attirer un public plus « jeune » et habitué aux achats en ligne.
La majorité municipale n’a pas de véritable feuille de route en termes de politique commerciale. Sa seule véritable décision a été de supprimer la TLPE (taxe locale sur la publicité extérieure) qui logiquement profite aux plus gros commerces et donc à la grande distribution. Elle se refuse encore à exonérer bars et restaurants de « droit de terrasse » pour l’ensemble de l’année 2021.
Le market place a un coût :
• 38 000 euros hors taxe pour son lancement
• 1 371.50 euros hors taxe par mois
• Un coût pour les commerçants : l’abonnement est compris entre 15 euros et 50 euros hors taxes par mois suivant l’option
Il coûte à la ville 54 458 euros hors taxe la première année et 16 458 euros hors taxe les autres années. Va-t-il vraiment dynamiser le commerce de centre-ville ? L’ensemble des commerçants va-t-il s’y inscrire sachant que l’abonnement est payant ?
Il aurait été plus intéressant de construire un véritable projet collectif avec les commerçants en travaillant sur :
• une signalétique et de la communication efficace
• des aides financières pendant les périodes de confinement
Nous souhaitons fortement que notre centre-ville redevienne attractif. Pour cela, il est primordial qu’une politique commerciale construite avec l’ensemble des acteurs de la ville soit réalisée : les élus, les commerçants mais aussi les consommateurs. Le market place exclut les commerçants qui ne peuvent pas pratiquer la vente à emporter et les consommateurs peu ou mal équipés en informatique. L’avenir de nos commerces et du dynamisme de nos centres-villes passent par de la concertation, par le partage d’idées et non par des coups de « baguette magique »…