
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Frais d’inscription des étudiants étrangers
L’université Aix-Marseille augmente massivement quitte à discriminer
Un arrêté interministériel du 19 avril 2019 a permis la mise en place des droits d’inscriptions différenciés pour les étudiants extracommunautaires inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur.
Justifiée par le prétendu dérapage des finances publiques et la hausse des déficits des universités, l’ambition de cette mesure est bien la remise en cause de l’exception française d’accès aux études supérieures. En janvier 2022, au Congrès de France Universités (alors Conférence des Présidents d’Université), Emmanuel Macron assénait que “l’on ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur est quasi-gratuit”. Par conséquent, ce sont les étudiantes et étudiants étrangers qui font les frais de cette doctrine quitte à réserver l’enseignement supérieur à une élite.
Aix Marseille Université a prévu d’étendre l’application de droits d’inscription différenciés à l’encontre des étudiant.es étranger.es hors-UE à la rentrée 2025 (jusqu’à 1500% d’augmentation des frais en licence et 1400% d'augmentation en master). Ainsi, elle rejoindra les quelques 16 universités qui n’exonèrent qu’une partie des étudiants, selon des critères linguistiques, géographiques ou encore académiques.
Dans un moment où la politique de notre pays favorise la préférence nationale, il est plus que jamais nécessaire de lutter contre toutes formes de discrimination :
- En augmentant les droits d’inscriptions différenciés à l’encontre des étudiants étrangers l’AMU accentue les inégalités de chance entre les étudiants.
- L’accès à l’enseignement supérieur doit être un droit identique pour toutes et tous sans discrimination liée à l’origine ou au lieu de résidence.
- L’injustice de cette mesure va accentuer le fossé entre les étudiants, dans un contexte politique où notre pays a besoin, plus que jamais, de solidarité.
À rebours de la volonté d’offrir l’exil académique aux chercheuses et chercheurs des États-Unis, cette politique du repli sur soi menace les échanges et pourrait en retour s’appliquer aux étudiantes et étudiants français.
Le savoir doit circuler par-delà les frontières, les étudiant.es aussi.
Cette augmentation, sous pression des gouvernements qui organisent la casse du service public à travers les Contrats d’objectifs, de moyens et de performances (COMP). Ces « contrats » sous contraintes obligent les établissements à prendre des dispositions drastiques et discriminatoires. Les ressources générées au détriment des étudiantes et étudiants du monde entier ne suffiront en rien à équilibrer les budgets des universités.
Le PCF dénonce cette mesure et demande l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur quel que soit le pays d’origine ou la classe sociale et apporte son soutien au Réseau Université Sans Frontières (RUSF13) dans ses revendications.