Fermeture de 227 magasins Carrefour de proximité : Pierre Dharréville interpelle Bruno Le Maire
« La liberté d’entreprendre ne peut exonérer les grands groupes de leurs responsabilité à plus forte raison quand ils bénéficient d’argent public. Le gouvernement doit agir pour que soit mis un terme à ces comportements. Il y a urgence pour les salariés de Carrefour mais il s’agit aussi d’adresser un message fort à ceux qui seraient tentés d’agir de la sorte »
C’est en ces termes que Pierre Dharréville a interpellé, une fois de plus, le ministre Bruno Le Maire sur la situation de Carrefour.
Monsieur le Ministre,
Au mois de janvier dernier, je vous avais interpellé sur les vives préoccupations suscitées par le projet de restructuration du groupe Carrefour.
Pour rappel, celui-ci prévoyait de faire passer de nombreux magasins, notamment les supermarchés de proximité, en franchise ou location-gérance pour externaliser les coûts et par un mécanisme de pression, augmenter encore les bénéfices de ses actionnaires.
Les salariés se sont mobilisés, jugeant qu’aucune garantie n’avait été apportée par le groupe concernant les droits de ceux qui seraient ainsi transférés, et ont dénoncé les lourdes conséquences de cette décision sur leurs conditions de travail et l’emploi. Ils ont, depuis, été rejoints par certains directeurs des enseignes concernées par cette restructuration.
Aujourd’hui, le marché de dupe que soupçonnaient les salariés, se confirme. Carrefour vient d’annoncer la fermeture, dès le mois de juin, de 227 enseignes de proximité faute d’avoir trouvé un repreneur. Une vingtaine de magasins sont concernés dans la région Paca dont une dizaine pour le seul département des Bouches du Rhône et deux dans ma circonscription. Quatre ans après, 2400 emplois sont, à nouveau, menacés. La direction a déclaré avoir reclassé 76 salariés en interne et étudier 240 candidatures. Pour les 2000 restants, elle table sur des offres locales de reclassement.
Ces Carrefour Market, City ou Contact faisaient partie d’une liste de 273 magasins menacés que le groupe avait rachetés à Dia en 2014. L’entreprise a bénéficié d’avantages fiscaux, dont le CICE, pour développer l’emploi… Au même moment, le groupe Carrefour verse 345 millions d’euros en dividendes à ses actionnaires.
Quelle sera l’action de l’Etat face à cette situation ?
Monsieur le Ministre, la liberté d’entreprendre ne peut exonérer les grands groupes de leurs responsabilités, à plus forte raison quand ils bénéficient d’argent public.
Le gouvernement doit agir pour que soit mis un terme à ces comportements. Il y a urgence pour les salariés de Carrefour mais il s’agit aussi d’adresser un message fort à ceux qui seraient tentés d’agir de la sorte.