Dans la lutte avec les salarié.e.s de la centrale thermique pour la reconquête d’un service public de l’énergie
Depuis que les puissances d’argent ont décidé de la fin du service public de l’Energie, après bien d’autres secteurs vitaux pour la vie des populations et des entreprises comme l’eau, les télécommunications ou le transport, l’avenir de la Centrale de Gardanne fait l’objet de toute leur attention. Elle est héritière des centrales thermiques construites par Charbonnages de France après la Libération afin de compléter les capacités de productions d’EDF. Elle fait partie de celles qui ont été choisies dans les années quatre-vingt-dix pour être les outils de l’intrusion de la logique capitaliste dans un Service Public auquel les Français sont très attachés parce qu’il a fait les preuves de son utilité et de son efficacité. La suite ne s’est pas fait attendre. Avec la succession de propriétaires privés, de plans de suppressions d’emplois en projets de fermetures de « tranches », seule la lutte opiniâtre des salarié.e.s de la Centrale de Gardanne, a permis de conserver emploi et capacités de production.
En 2017, l’État a décidé de stopper la production d’électricité à partir du charbon. L’entreprise, GazelEnergie, propriétaire de la Centrale de Gardanne a décidé d’anticiper cet arrêt et organise en plan de suppressions d’emploi avec une centaine de licenciements à la clef. Ce sont mille emplois directs et indirects qui sont menacés dans les Bouches du Rhône. Si l’impact social est important, l’hiver dernier, qui n’a pas été très rigoureux, a montré l’utilité d’une centrale thermique capable de produire l’équivalent de la consommation de Marseille. Ces décisions, complices, posent question au vu du rôle des centrales françaises dans l’équilibre production consommation d’électricité. Les coupures subies par les entreprises et la population au moment des périodes de froid hivernales en témoignent. Malgré la situation, la direction de GazelEnergie a maintenu ses centrales à l’arrêt. Elle a ignoré l’expression des salarié.e.s qui revendiquaient le redémarrage pour jouer leur rôle de Service Public. L’État a fermé les yeux.
Le Capital avoue le fond de sa démarche : produire moins pour faire monter les prix, là où la logique de service public conduisait à répondre au mieux et au prix le plus juste aux besoins des entreprises et la population. Les travailleurs de la Centrale de Gardanne ne s’en laissent pas compter. Depuis fin 2018, ils travaillent an liaison avec des cabinets d’experts à des projets industriels capables de répondre aux besoins énergétiques du futur, que ce soit la capture et le stockage du gaz carbonique émis en vue de réutilisation, la production de gaz méthane ou hydrogène, la cogénération en lit fluidisé ou une unité de tri et de valorisation des déchets multiples. Pour se faire, il se sont organisés au sein de l’Association des Travailleurs de la Centrale de Gardanne. Leur objectif, à terme, est de s’organiser en Société Coopérative d’Intérêt Collectif où participeraient, à leurs côtés, les différents partenaires intervenant dans cet éco-système, les entreprises, collectivités locales, associations. L’expérience montre que travailler au bien commun est plus efficace pour tous que la course au profit.
C’est le rôle du Parti Communiste Français de contribuer, aux côtés des salarié.e.s de la Centrale de Gardanne, et de tous ceux qui y sont prêts à la reconstruction du droit à l’énergie pour la population et les entreprises, d’un renouveau du Service Public de l’Energie. La section de Gardanne dénonce le dernier communiqué de GazelEnergie pour qui le dialogue social consiste à se débarrasser des salarié.e.s actuellement en poste sur le site en ignorant les projets de l’Association des Travailleurs de la Centrale de Gardanne.