Accueil des élèves en situation de handicap – Pierre Dharréville
Monsieur le Ministre,
Les enfants de l’oubli, c’est ainsi que les familles appellent leurs enfants en situation de handicap. Je veux vous parler de ces enfants qui ne se voient pas proposer l’accompagnement auquel leur donne droit la notification départementale, de ces enfants qui ne se voient pas proposer de classe ulis, du nombre encore plus insuffisant de classes ulis en collège (1 pour 6 chez moi), sans parler du défaut de places en IME. Un enfant sur deux serait sans solution. Je veux vous parler de ces parents qui sacrifient parfois leur vie professionnelle et sociale, tandis que la solidarité nationale n’est pas au rendez-vous. Je veux vous parler de ces Accompagnants, le plus souvent des accompagnantes qui ne veulent pas servir à donner le change et dont le métier doit être pleinement reconnu au sein de la fonction publique. « Aujourd’hui, même la reconnaissance, nous ne l’avons plus, me disait l’une d’elles samedi. Même la joie d’avoir bien accompagné un enfant. » La mutualisation est devenue une forme de contournement des droits. Je veux vous parler de ces enseignants que l’on place dans des situations intenables.
Il a du désarroi dans les familles, parce qu’elles voient leurs enfants empêchés de grandir comme ils pourraient. Et il y a de la colère, parce qu’elles refusent l’injustice et parce qu’elles ont le sentiment qu’on fait semblant avec elles. Une large manifestation se tenait samedi dans ma circonscription pour faire entrer dans la lumière cette question centrale.
A cette question, je voudrais que vous ne répondiez pas par des chiffres, ni par la description de dispositifs censés fonctionner, ni par des superlatifs pour vanter le bilan gouvernemental. Parce qu’on ne retrouve jamais dans le carton ce qui est décrit sur l’emballage.
Ce qu’on vous demande, c’est de reconnaître qu’il y a un problème. Ce qu’on vous demande, c’est de préparer la rentrée afin que la République soit vraiment au rendez-vous pour chaque enfant.