Emploi industriel : la casse s’accélère
Jeudi 7 janvier, le tribunal de commerce a choisi l’entreprise UMS pour reprendre Alteo.
Une reprise qui risque de se solder à court terme par des pertes d’emploi -une centaine- et par l’abandon du procédé Bayer qui permet de transformer la bauxite en alumine et qui était un des points forts de l’usine de Gardanne. C’est hors de France que sera effectuée cette opération, sans garantie ni pour les salariés ni pour la protection de l’environnement. Certains se réjouiront peut-être de cette délocalisation. Pour les communistes la réponse n’est pas d’aller polluer ailleurs, chez de plus pauvres, là où la réglementation est moins exigeante et les salaires de misère.
Après la Centrale c’est donc un nouveau mauvais coup porté à l’emploi dans notre ville, une casse que certains élus accompagnent au lieu de s’y opposer. Ainsi le pacte territorial qui prévoit la « reconversion » de la centrale, signé entre autre par le maire de Gardanne, pas plus que « le plan de relance » du gouvernement pour la région ne sont à la hauteur des exigences. Ce dernier ne mentionne même pas l’industrie, c’est dire son niveau d’ambition pour les Bouches du Rhône notamment !
L’un comme l’autre, de même que la reprise d’Alteo, se font sans tenir compte des salarié.es, de leur savoir faire, ni du devenir industriel dont ils entérinent la casse ; quant aux organisations syndicales on leur demande au mieux de négocier à la marge le PSE (le mal nommé Plan de Sauvegarde des Emplois).
La crise du Covid a montré combien nous payons cher la désindustrialisation du pays, nous mettant à la remorque de l’Asie, de l’Allemagne ou des USA pour des produits aussi essentiels que les médicaments ou le matériel médical.
Mais la casse continue. L’abandon par UMS du procédé Bayer et l’importation d’alumine brute ou les menaces réelles qui pèsent sur la production énergétique vont encore nous affaiblir. Ainsi en raison des grands froids on nous demande de limiter la consommation énergétique, alors que l’on peut produire ici dans de bonnes conditions en s’appuyant par exemple sur les projets alternatifs proposés par le syndicat CGT et l’Association des travailleurs de la Centrale.
Les emplois industriels et les savoir faire perdus ne seront pas compensés par les gadgets que l’on nous présente comme solution alternative. Nous dénonçons cette logique qui prétend remplacer un emploi industriel qualifié et pérenne par des emplois précaires. Il faut au contraire consolider l’emploi existant pour bâtir un nouveau schéma de développement à même de répondre aux besoins technologiques de notre temps et à la demande d’emploi pour les jeunes. Le contraire de la politique Macron. La décision du tribunal de commerce en ce qui concerne la reprise d’Alteo, décision saluée avec « satisfaction » par le Maire de Gardanne, va malheureusement dans le sens de cette politique.
La section de Gardanne du Parti Communiste Français condamne ces abandons et assure les salrié.es d’Altéo et de la Centrale de son soutien.