17 janvier 2025 : 50 ans après la loi Veil, la lutte continue

17/01/25 | A la une, Actualités, PCF 13

50 ans de la loi Veil : un combat toujours d'actualité

50 ans de la loi Veil : un combat toujours d'actualité

Le 17 janvier 1975, après des débats passionnés et souvent houleux, la loi Veil consacrait un droit fondamental pour les femmes : celui de recourir à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette loi, votée grâce au soutien décisif des députés de gauche, en particulier du groupe communiste, représente une victoire historique dans le combat pour les droits des femmes.

Simone Veil, ministre de la santé à l'époque, avait déclaré à la tribune de l'Assemblée nationale : « Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours. » Cette phrase résume le contexte d’urgence et de souffrance qui a conduit à cette avancée majeure. Pourtant, ce texte n’aurait pu voir le jour sans les luttes féministes menées par le Mouvement de libération des femmes (MLF), le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) et l’Union des femmes françaises (UFF), ainsi que le soutien déterminant des parlementaires de gauche.

2024 : une avancée historique pour l’IVG

Près de 50 ans après cette première victoire, la France a marqué l’histoire en devenant le premier pays au monde à inscrire le droit à l’IVG dans sa Constitution. Le 4 mars 2024, le Parlement, réuni en Congrès à Versailles, a adopté cette mesure par une majorité écrasante de 780 voix contre 72.

Cette victoire politique et idéologique n’aurait été possible sans le combat opiniâtre de la gauche et des parlementaires communistes. Dès 2017, Laurence Cohen, ancienne sénatrice PCF, avait déposé le premier texte législatif pour inscrire ce droit fondamental dans la Constitution. Cette bataille a été renforcée par des figures féministes et progressistes comme Cécile Cukierman, Mathilde Panot, Laurence Rossignol, et Mélanie Vogel, qui ont su mobiliser l’opinion publique et forcer une droite réticente à céder sous la pression du débat sociétal.

Un droit fragilisé par des inégalités territoriales et des politiques néolibérales

Malgré cette avancée, l’accès à l’IVG reste fragilisé. En dix ans, 130 centres IVG ont été fermés et 45 établissements hospitaliers ont cessé de pratiquer cet acte. La clochardisation de l’hôpital public, provoquée par des politiques d’austérité, creuse les inégalités territoriales et met en danger l’égalité d’accès aux soins. En outre, la France reste dépendante d’un unique laboratoire privé pour la fourniture de comprimés abortifs, exposant les femmes à des risques de pénurie et de hausses de prix.

  • Restaurer les moyens de l’hôpital public;
  • Assurer une souveraineté nationale sur la production de médicaments;
  • Former des professionnels de santé en nombre suffisant;
  • Garantir une égalité territoriale réelle dans l’accès aux soins.

Un combat international et intemporel

Les droits des femmes sont parmi les premiers à être attaqués par les régimes réactionnaires et les politiques néolibérales. Alors qu’aux États-Unis, certains clament « your body, my choice » (ton corps, mon choix), les conquêtes féministes montrent leur fragilité face à des reculs systématiques. En Europe, ces attaques existent aussi, y compris en France, où certains opposants à l’IVG siègent encore au gouvernement.

Comme le rappelle Jacqueline Chonavel, ancienne vice-présidente communiste de l’Assemblée nationale : « Cette victoire a marqué toute une génération, elle représentait un pas vers l’égalité dans un moment de bataille pour l’émancipation. Mais un droit n’est jamais acquis pour toujours. »

Quand les droits des femmes progressent, c’est toute la société qui avance.

Fidèles à notre tradition internationaliste, nous savons qu’aucune femme ne sera pleinement libre tant que d’autres seront persécutées pour avoir tenté de l’être. Le PCF reste engagé pour défendre et renforcer ces droits fondamentaux, en France comme ailleurs, et appelle à une mobilisation constante pour l’égalité et l’émancipation.

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